Entre les deux guerres mondiales, le manganèse prit de l’importance dans l’économie mondiale grâce à son emploi dans l’industrie chimique et sidérurgique. En effet, il était utilisé comme désoxydant dans la fabrication de l’acier et l’élaboration de la fonte, dans les hauts fourneaux. De même la fabrication de divers alliages, tels le laiton, le bronze, et l’aluminium firent appel également au manganèse. D’autre part, il était utilisé dans la fabrication des piles sèches, des ferrites, de certaines peintures, et dans la céramique. Le Maroc allait alors rapidement occuper une place respectable dans les rangs des producteurs mondiaux.
Pendant que l’on procédait à la construction du chemin de fer qui allait permettre la mise en exploitation de l’important gîte à manganèse de Bou Arfa, une autre région, appelée à devenir le premier district manganésifère du Maroc, s’ouvrait à l’activité minière sur le versant sud de l’Atlas. Les affleurements de l’Imini y avaient été signalés dès 1918 mais ce n’est qu’en 1929 que leur prospection commença réellement. Les premiers travaux furent entrepris à la même époque sur les gisements de la vallée de l’Iriri (Tiouine, Mijouden et Offrent), découverts en 1928.
Les premiers travaux portèrent sur la partie du gisement appelée à l’époque Sainte-Barbe, à proximité de la route du Tichka, en raison de l’aspect très caractéristique de la formation manganésifère qui était à cet endroit, redressée à la verticale et apparaissait très nettement en “superstructure” dans les terrains crétacés. Peu de temps après, un nouveau centre de recherche fut ouvert à Bou Tazoult, à 12 km à l’Ouest de Sainte-Barbe où le recouvrement était relativement faible et où la formation apparaissait en certains points.
L’exploitation s’est ensuite attachée à reconnaître l’intervalle compris entre ces deux centres et à rechercher les prolongements éventuels à l’Est et à l’Ouest du gisement. La totalité des travaux exécutés sur le gisement de 1929 à 1939 se chiffrèrent à 18 kilomètres de galeries et à 7900 mètres de puits et de descenderies. Le gisement de manganèse de l’Imini était constitué de trois couches de 13 kilomètres de long et de 150 à 450 mètres de large, chacune d’elle mesurant environ 10 mètres d’épaisseur. Le minerai titrait en moyenne 47% de métal, teneur portée à 85% par divers traitements successifs.
L’exploitation du gisement resta étroitement lié au problème de transport. En effet, on ne pouvait songer à évacuer le minerai que par le col du Tichka, pour rejoindre Marrakech que le chemin de fer avait atteint en 1928. Le début de l’exploitation véritable débuta en 1939 au gisement de Bou Tazoult bien que plus éloigné de la route que Sainte-Barbe. Il fut choisi comme premier siège d’extraction en raison de la régularité du gîte, des facilités d’exploitation et surtout grâce à son tout-venant susceptible de donner une teneur constante de 51% sans préparation mécanique. En 1940, l’exploitation fut interrompue pour n’être reprise qu’en 1946, date de la création de la S.T.M. (Société de Transports Miniers). A partir de cette date, la production ne fit qu’augmenter pour atteindre et dépasser le chiffre de 100.000 tonnes à partir de 1948.
La construction d’une cité de 350 logements pour les ouvriers et 150 villas pour les cadres, permirent à 450 familles de vivre sur le site en bénéficiant de deux dispensaires, trois écoles primaires, deux piscines, des aires de sport, une cantine avec hôtel, trois maisons d’hôtes, une salle de cinéma, une église, deux mosquées, deux épiceries, un économat, et un bordj militaire pour la sécurité.
Informations et photos provenant du blog des Iminiens : http://timkkit2008.canalblog.com
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