Les mines

La mine de Bou Tazoult

Mis à jour : lundi 15 août 2011 11:17

 

Le manganèse de l’Imini

Transport_mineraiEntre les deux guerres mondiales, le manganèse prit de l’importance dans l’économie mondiale grâce à son emploi dans l’industrie chimique et sidérurgique. En effet, il était utilisé comme désoxydant dans la fabrication de l’acier et l’élaboration de la fonte, dans les hauts fourneaux. De même la fabrication de divers alliages, tels le laiton, le bronze, et l’aluminium firent appel également au manganèse. D’autre part, il était utilisé dans la fabrication des piles sèches, des ferrites, de certaines peintures, et dans la céramique. Le Maroc allait alors rapidement occuper une place respectable dans les rangs des producteurs mondiaux.
Pendant que l’on procédait à la construction du chemin de fer qui allait permettre la mise en exploitation de l’important gîte à manganèse de Bou Arfa, une autre région, appelée à devenir le premier district manganésifère du Maroc, s’ouvrait à l’activité minière sur le versant sud de l’Atlas. Les affleurements de l’Imini y avaient été signalés dès 1918 mais ce n’est qu’en 1929 que leur prospection commença réellement. Les premiers travaux furent entrepris à la même époque sur les gisements de la vallée de l’Iriri (Tiouine, Mijouden et Offrent), découverts en 1928.
Les premiers travaux portèrent sur la partie du gisement appelée à l’époque Sainte-Barbe, à proximité de la route du Tichka, en raison de l’aspect très caractéristique de la formation manganésifère qui était à cet endroit, redressée à la verticale et apparaissait très nettement en “superstructure” dans les terrains crétacés. Peu de temps après, un nouveau centre de recherche fut ouvert à Bou Tazoult, à 12 km à l’Ouest de Sainte-Barbe où le recouvrement était relativement faible et où la formation apparaissait en certains points.
L’exploitation s’est ensuite attachée à reconnaître l’intervalle compris entre ces deux centres et à rechercher les prolongements éventuels à l’Est et à l’Ouest du gisement. La totalité des travaux exécutés sur le gisement de 1929 à 1939 se chiffrèrent à 18 kilomètres de galeries et à 7900 mètres de puits et de descenderies. Le gisement de manganèse de l’Imini était constitué de trois couches de 13 kilomètres de long et de 150 à 450 mètres de large, chacune d’elle mesurant environ 10 mètres d’épaisseur. Le minerai titrait en moyenne 47% de métal, teneur portée à 85% par divers traitements successifs.
L’exploitation du gisement resta étroitement lié au problème de transport. En effet, on ne pouvait songer à évacuer le minerai que par le col du Tichka, pour rejoindre Marrakech que le chemin de fer avait atteint en 1928. Le début de l’exploitation véritable débuta en 1939 au gisement de Bou Tazoult bien que plus éloigné de la route que Sainte-Barbe. Il fut choisi comme premier siège d’extraction en raison de la régularité du gîte, des facilités d’exploitation et surtout grâce à son tout-venant susceptible de donner une teneur constante de 51% sans préparation mécanique. En 1940, l’exploitation fut interrompue pour n’être reprise qu’en 1946, date de la création de la S.T.M. (Société de Transports Miniers). A partir de cette date, la production ne fit qu’augmenter pour atteindre et dépasser le chiffre de 100.000 tonnes à partir de 1948.

 

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De 1949 à 1955, les travaux de recherches ont été poursuivis par sondages et travaux miniers dans la partie Ouest du gisement et ont permis d’augmenter les réserves de un million de tonnes. En 1957, la production atteint le record de 415.800 tonnes soit 18,4% de la production annuelle mondiale. En 1962, avec une production annuelle de l’ordre d’environ 190 000 tonnes de minerai métallurgique, les mines de manganèse de l’Imini donnaient plus de 50% de la production totale marocaine. Au début des années 1980, la production tomba à 90 000 tonnes, puis la mine cessa son activité dans les années suivantes.
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Imini Bou tazoult, une ville minière


La construction d’une cité de 350 logements pour les ouvriers et 150 villas pour les cadres, permirent à 450 familles de vivre sur le site en bénéficiant de deux dispensaires, trois écoles primaires, deux piscines, des aires de sport, une cantine avec hôtel, trois maisons d’hôtes, une salle de cinéma, une église, deux mosquées, deux épiceries, un économat, et un bordj militaire pour la sécurité.

Le bordj de Bou Tazoult
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Le Général Guillaume, Résident général au Maroc avant d'être remplacé par Francis Lacoste, effectua au cours de l’hiver 1953-1954 une visite à la mine de Bou Tazoult. La construction du bordj fut terminée un an plus tard.
Il était accompagnait par le général d'Hauteville, général de brigade (deux étoiles), commandant la région de Marrakech dont dépendait Ouarzazate.
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Que venaient faire ces généraux à Bou Tazoult ? Décider de l'emplacement, de la construction et du financement du futur bordj militaire destiné à protéger l'usine, la centrale, la mine, les mineurs et leurs familles ou pour autre chose ?.

Mis en service en 1955, le bordj de Bou Tazoult fait partie de l'histoire de la mine de l'Imini. Des liens se sont créés entre les habitants et les militaires.
En septembre 1956 une unité du 17e régiment d’Artillerie, commandée par le capitaine Maurice, s’installe au bordj de Bou Tazoult où elle remplace une autre unité commandée par le capitaine Rochette.

Informations et photos provenant du blog des Iminiens : http://timkkit2008.canalblog.com
Photos de M. Teyssier et de Jacques Belin

 

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Remerciements

Merci à Madame Balmigère, à Madame Decordier, à Monsieur Lafite, à Madame Kerhuel et à Pierre Katrakazos pour avoir accepté de mettre leurs archives familiales à disposition. Sauf indication contraire, les documents reproduits font partie des archives de l’auteur.