La Légion

Le REC et l'Anti-Atlas

Mis à jour : dimanche 1 septembre 2013 15:07

 

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La participation aux opérations de l'Anti-Atlas
Le 5 février 1934, les trois pelotons de la compagnie de la Saoura (lieutenants Noé, Rault et de Fraguier) sous les ordres du capitaine Pigeot partent de l'oued Daoura pour se rendre par la Hammada du Drâa dans la région d'Akka, base de départ des opérations de l'Anti-Atlas.

Après dix-huit jours de marche, la compagnie arrive le 23 février à Igdi, au sud-ouest d'Akka et fait sa jonction avec la compagnie saharienne marocaine du Haut Guir. Elle forme avec elle pour la durée des opérations le “sous-groupement saharien”. Le 25, celui-ci est chargé d'occuper le passage de Foum el Hasn une des cluses du jebel Bani, tandis que la colonne motorisée poursuit son action sur Icht.

Lorsque le sous-groupement se présente devant Foum el Hasn, des dissidents qui occupent les pentes du Bani ouvrent le feu sur la compagnie et particulièrement sur le peloton Rault au nord du dispositif. Le capitaine Pigeot fait mettre pied à terre et prendre les dispositions de combat puis la compagnie gravit les pentes de la montagne. L'ennemi, abandonnant sa position, s'enfuit dans le jebel. L'occupation du foum et de la palmeraie d'Imin ou Gadir se fait ensuite sans incident.

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Le 1er mars, le sous-groupement auquel est adjoint le 4ème escadron d'automitrailleuses du 1er REC (capitaine Robert), arrivant de Ouarzazate, reçoit la mission de marcher sur Assa pendant que la colonne motorisée, par le nord du Bani, continue sa progression vers Tarjicht et Goulimine.
L'escadron du 1er REC est retardé par le terrain difficile; la compagnie de la Saoura parvient la première devant Assa et reçoit la soumission du ksar (2 mars). Le capitaine Pigeot y reçoit l'ordre de ratisser toute la vallée du Drâa jusqu'à la mer, afin de couper la route du Rio de Oro aux dissidents Aït Khebbache et Aït Hamou que poursuit la colonne motorisée du colonel Trinquet. A partir de ce jour la compagnie ne se déplace plus qu'à pied en raison de l'état des montures dont de nombreuses doivent être abandonnées. Le 10, après cinq jours de marche forcée dans un terrain montagneux très difficile, elle parvient au contact des Aït Hamou. Ceux-ci également rejoints par les motorisés venus du nord font leur soumission ainsi que de nombreux Aït Khebbache.
Le 12 mars, la compagnie de la Saoura opère sa jonction avec la colonne Trinquet à Chammar sur le Drâa à quelques kilomètres de l'Atlantique.
Le 20, à Goulimine, un détachement remonté avec les trente meilleurs animaux part pour Akka sous le commandement du lieutenant Noé. Il participe au début d'avril à l'occupation de Tindouf, puis à la première liaison Algérie-Maroc-Mauritanie à Bel Gardane.
Pendant ce temps, le reste de la compagnie de la Saoura aux ordres du lieutenant Rault regagne Tabelbala. Les montures sont si faibles que le retour (plus de mille kilomètres) se fait entièrement à pied. Jusqu'au Mahjez le détachement reconnaît la vallée moyenne du Drâa puis par le Mhamid, Zegdou, la Daoura, et rentre le 1er mai à Tabelbala.
Du 20 février au 20 mars 1934, le 4ème Escadron du 1er REC participa aux dernières opérations de la pacification de l’Anti-Atlas.

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1935. Les AMC du REC à Foum el Hasn

 


Le 1er Régiment étranger de Cavalerie


REC"Le blindé de la Légion" est héritier du "Royal Etranger de Cavalerie" (1659) et des escadrons montés de la légion étrangère. Le 1er R.E.C a été créé à Sousse (Tunisie) en 1921. Il a ensuite participé aux campagnes du Levant, du Maroc, de France et d'Allemagne (5e D.B), d' Indochine et d'Algérie et, plus récemment, aux opérations du Tchad (1978-80), du Liban(1983-84), de Daguet (1991) et du Cambodge (1993). Régiment blindé , il tient garnison à Orange depuis 1968.
Les escadrons à cheval constitués en 1920 à Saida, au sein du 2e étranger sont regroupés en Tunisie et forment en 1921 un nouveau corps : le 1er régiment étranger de cavalerie (1er R.E.C.). La garnison principale du régiment s'implante à Sousse. En 1925 il est engagé simultanément sur deux théâtres d'opérations : En Syrie, et au Maroc. Deux escadrons motorisés, créés en I929, prouvent leur valeur dans le Sud-Marocain.
En 1939, un groupe forme le 2e R.E.C., puis les deux régiments donnent naissance au G.R.D n°97 dont les combats sur la Somme en mai 1940 sont récompensés par une citation à l'ordre de l'armée. A l'heure de l'Armistice, les survivants du G.R.D. et les éléments du 2e R.E.C. dissous, sont affectés au 1er R.E.C qui forme au Maroc trois groupes distincts (à cheval, porté et mécanique). En 1943, le 1er R.E.C. reçoit un matériel moderne et forme le régiment de reconnaissance de la 5e division blindée.


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Blindés du 1er REC, le 1er octobre 1943

 

En septembre I944, le 1er R.E.C. débarque sur les côtes de Provence et s'élance dans la campagne de la libération de la France.

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Ai?t Ouabelli. Porte drapeau du 1er REC

 

 

Le général Paul Gardy

Sorti de Saint-Cyr en 1923, le sous-lieutenant Gardy passe un an à Saumur puis rejoint le 8e Régiment de Hussards. Il est désigné pour le Levant en septembre 1925 et affecté, sur sa demande, au 4ème escadron du 1er REC avec lequel il prend part aux colonnes de l’Hermon. Il s’y distingue notamment lors de la défense de la citadelle de Rachaya. Deux fois blessé et cité à l’ordre de l’armée, il est évacué et revient en octobre 1926 au 1er escadron du 1er REC, comme lieutenant, dans la région de l’Euphrate.
Avec son unité, il est envoyé à Bou Denib au Maroc en 1927, puis rentre à Sousse en Tunisie en août 1928.
En juin 1929, le lieutenant Gardy passe au 3ème escadron avec lequel il repart au Maroc, Cercle de Rich. Il est ensuite détaché au 37ème régiment d’aviation, à l’escadrille de Ouarzazate, avec laquelle il opère dans l’Atlas Central, le jebel Sagho et les confins du Drâa. Il y obtient deux citations et il est nommé chevalier de la Légion d’honneur.

En 1932-33, il suit le cours de lieutenant d’instruction à Saumur, puis rejoint le 1er REC à Sousse en octobre 1933, où il prend le commandement du 1er escadron. Capitaine en octobre 1934, il quitte le 1er REC en 1938 pour rejoindre l’école de guerre.


Historique du 2ème REC
En juillet 1939, le groupement des escadrons du Maroc du 1er REC, 3ème, 4ème et 5ème, stationné à Midelt, forme le 2ème REC commandé par le colonel Farine.

Héritier du régiment Dauphin étranger de cavalerie, créé en 1666 par Louis XIV au nom de son fils, le 2ème REC prend alors pour devise celle du Dauphin, «Pericula Ludus» et pour insigne, un Dauphin.L’état-major, stationné à Midelt, est composé :
- du lieutenant-colonel Farine, commandant le régiment;
- du chef d'escadron Billon, commandant le groupe à cheval;
- du capitaine Aubry, officier adjoint.
Le lieutenant Marque est trésorier et le lieutenant Zur Nedden est chargé des transmissions.
Le lieutenant Rivière est responsable du matériel.
Les escadrons du 1er REC constituant le 2ème REC sont commandés :
Troisième escadron, à Bou-Malem : capitaine Colonna Renucci.
Quatrième escadron, à Midelt : capitaine Lennuyeux.
Cinquième escadron du 2ème REC, à Ouarzazate : capitaine Guibert


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Si le 2ème REC reste au Maroc à la déclaration de la guerre, une partie de ses éléments, notamment ses cadres, passent au G.R.D.I 97 lors de sa formation. Le G.R.D.I. est commandé par le colonel Lacombe de la Tour qui trouve une mort glorieuse, au Bois de Noroy, le 9 juin 1940.
La dissolution du régiment est prononcée le 15 novembre 1940 et son étendard confié au 1er REC.
Le 1er juin 1946, à Sidi Bel Abbès, le 2ème REC est reformé à partir de cadres du 1er REC et des jeunes recrues. Il est commandé par le lieutenant-colonel Lennuyeux et comprend deux escadrons de reconnaissance (2ème et 3ème) et un E.H.R.
Le 8 décembre, le 1er REC quitte Oujda pour l'Extrême-Orient. Il est tout d’abord stationné à Saïda (juin), puis à Aïn-El-Hadjar (2ème escadron, en juillet ; le 3ème escadron et E.H.R. en août). Le régiment est en réserve générale de la 10e région militaire.
Le 26 août, après avoir bivouaqué au.camp léger de la Montagne des Lions près d'Arzew, le 3ème escadron s’installe à Blida. Le 2ème escadron fait mouvement vers Oran puis s'installe, le 8 septembre, à Tenès. L’état-major et l'E.H.R. s'installent à Orléansville.Le 9 septembre, sa mise sur pied est suspendue.
Le 1er novembre, le 2ème REC est recréé. Il doit remplacer à Oujda le 1er REC, désigné, comme renfort pour l'Extrême-Orient, et prendre en compte lematériel : A.M.8, chars légers M.3.A.3, half-tracks qui viennent d'effectuer la campagne 1944-45.
Le 12 novembre, l'état-major, l'E.H.R, et le 2ème escadron s'installent à Oujda. Faute de place, le 3ème escadron est à Sidi-Bel-Abbès.
Le 15 novembre, les 2ème et 3ème escadrons passent pratiquement en entier au 1er REC, dont ils forment les 5ème et 6e escadrons.

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Une oeuvre de Rosenberg, peintre de la Légion

 

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Remerciements

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