Affaires indigènes

Chef d'Annexe des A.I. de Skoura, 1951

Mis à jour : mardi 13 décembre 2016 08:45

Dans la revue Réalités de mai 1951 (n°64), un reportage du journaliste Pierre Gosset présentait le travail du capitaine Mercier, chef du Bureau des Affaires Indigènes de Skoura. Nous reproduisons toutes les photos avec leur légende d'époque.

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1951. Officiers des Affaires Indigènes
Ils exercent le plus beau des métiers d’homme

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Ils sont cinq cents cinquante et ce n’est pas beaucoup. Cinquante d’entre eux baroudent en Indochine avec leurs goums, les cinq cents autres, coiffés du képi bleu ciel, la badine sous le bras, restent au Maroc pour gérer les territoires du Sud.
Certains partent souvent à cheval, suivis d’un mokhazni en djellaba marron rayée de noire, reconnaître une piste à restaurer ou à créer à travers la montagne. Sur leur passage, les Berbères, enveloppés dans leur burnous, le turban enroulé sur le crâne, les gamins crasseux et les petites filles timides font gravement le salut militaire.
Ou bien ils circulent pour surveiller des travaux d’irrigation à travers la bled désertique, dans des jeeps qui ont fait la guerre et leur temps, et ne tiennent encore le coup que par un principe : la force de l’habitude.
Ils sont cinq cents à régner, gouvernant le Sud marocain sans troupes et presque sans armes, par la force de leur présence, par leur activité, par leur esprit d’initiative et l’amour qu’ils ont pour l’indigène. Ces officiers font, en seigneurs, un des derniers beaux métiers du monde. Peu d’activités humaines sont susceptibles de donner autant à un homme l’occasion quotidienne d’aborder dans la chair et de les résoudre des problèmes aussi opposés que l’architecture, le droit ou l’hydraulique avec une constante impression de création. Cette vocation de bâtisseurs héritée - bien entendue - de Lyautey, quelle autre profession lui laisserait ainsi libre cours ? Un A.I. jouissant de cette initiative, de cette autonomie sans lesquelles il ne serait plus un A.I. mais un fonctionnaire, est un homme qui peut non seulement développer ses talents, s’il en a, affirmer ses goûts, même s’ils son mauvais, mais toujours et en tous cas se réaliser en montrant sa mesure.
Dès qu’on parle, à cause de son évolution fulgurante, il faut bien remonter dans le passé de toute la distance qui sépare le Moyen-Âge et la civilisation moderne : une trentaine d’années, la durée du Protectorat. L’idée qui domina les articles de ce traité, toujours en vigueur (1), fut celle de réformes, d’une réorganisation administrative, judiciaire, financière dont la France devait prendre l’initiative. Il ne s’agissait point de gouvernement direct : celui-ci continuait à être exercé par le Makhzen, l’administration chérifienne que représentaient pachas dans les villes, caïds dans les tribus. C’était plutôt un régime de contrôle aux mains des officiers des Affaires Indigènes.

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Le rôle de l’officier des A.I.

Jamais les A.I. ne régentent directement les populations, qui conservent leurs cadres naturels. Mais leur rôle est tout justement la formation de ces cadres et la surveillance de leur gestion. C’est une formule souple, compréhensive, essentiellement adaptable.
... On ne voit pas qui pourrait prétendre avec bonne foi que le Sud marocain soit tenu par la terreur. Parmi les tribus règne un calme de bon aloi et le cultivateur du Maroc - qui est surtout, il faut le répéter, un pays rural - ne se livrent qu’à des œuvres de paix. De tribus en état de perpétuelle énarchie, avoir fondu un pays cohérent sous l’autorité de Makhzen eût déjà été un résultat appréciable. Mais Lyautey, faisant construire des routes, établissent des postes médicaux, entama une action civilisatrice dès les premiers jours de la pacification. Aujourd’hui, comme alors, ce furent les A.I. les agents de cette action, comme ils sont les créateurs journaliers de la paix qui règne.
Il fallut tout improviser, et ils improvisèrent. Ils improvisent toujours en 1951, car le Maroc est une mosaïque de pays divers, de tribus aux coutumes dissemblables et où l’on se trouve sans cesse devant des situations de fait.
Le pays était dévoré d’épidémies, typhus, choléra, peste, de paludisme, de conjonctivites, de maladies de peau. On para donc au plus pressé, protégeant d’abord les bien portants et les enfants avant de soigner les malades. On aurait pu mieux faire, sans doute, mais, en 1950, la population du Maroc avait tout de même doublé. La vaccination est passée dans les mœurs après avoir représenté pour l’Arabe, pendant des années, un moyen déguisé de recenser les futurs soldats, comme obligatoire fut à leurs yeux une forme de conscription. C’est à chaque pas que se sont posés de semblables problèmes sur ce continent du Rite, de la Beïda (la coutume) : amener les femmes à se laisser visiter par le médecin européen constitua sans doute, au Maroc, une conquête plus valable que celle de l’utilisation du DDT qui permit de juguler les épidémies.
Que de tact, de patience et de foi il a fallu pour monter de toutes pièces cette espèce de miracle. De routes et des pistes, des écoles et des hôpitaux, des périmètres irrigués comme il en est surgi partout. Mais aussi que d’ingéniosité. En pays berbère la prison n’existait as avant nous. L’officier des A.I. impose le plus souvent, au lieu du cachot, trois ou quatre jours de travail au délinquant. Ce sont souvent les prisonniers qui font les pistes, qui construisent sur les plans de l’A.I. le bâtiment qui va servir à loger le moniteur agricole venant de France, eux qui vont arracher les pierres aux carrières, fabricant les briques crues de pisé. Chacun y trouve son compte.
La justice
L’officier des A.I. n’assure qu’une fonction de contrôle dans le prétoire du caïd ou à la mahakma du cadi dans l’enceinte du tribunal coutumier. Les pays arabes sont les domaines du Craa, du droit coranique, intouchable puisque religieux. La présence dans les tribunaux d’un fonctionnaire français, commissaire du gouvernement et l’obligation qu’ont les cadis de tenir des registres empêchent les abus.
En pays berbère, justice et religion sont séparées. Les tribus possédaient leurs tribunaux démocratiques, leurs djemaâs, assemblées de notables rendant leurs jugements d’après la coutume. Cette coutume, les A.I. l’ont recensée dans toutes les tribus où ils ont officié. Surtout, ils ont permis à chacun d’avoir accès à la justice, le propre des hommes libres. Ce qui est essentiel, c’est que le petit, le pasteur, le fellah ait pris le pli de se rendre à la séance hebdomadaire de chikaïas, s’il se sent lésé. Dans la pièce souvent minuscule, il entre sans peur avec toute sa famille qui l’a accompagné et qui lui répète depuis des jours : “Dis ceci - N’oublie pas cela.” Greffiers et juges indigènes, assis autour de l’officier en uniforme, écoutent le plaignant parler, parler d’abondance du vol d’une poule, d’un demi-mètre de terrain dont le voisin a reculé les limites. Et les mains s’agitent, aussi déliées que les langues...
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Ce sont de bien humbles contestations dont ne se satisferait pas un juriste. Mais ce sont toujours d’humbles tâches dont l’A.I. s’occupe : se pencher sur la condition matérielle de ces gens, s’intéresser passionnément aux croisements de bétail en s’attachant à faire venir des étalons, planter des eucalyptus au bord des pistes, faire naître de nouveaux champs irrigués, susciter des séguias où l’eau coule claire après avoir repéré une nappe souterraine et foré une station de pompage, inciter le fellah à expérimenter le maïs hybride, grouper les petits propriétaires en coopératives, recenser le tertib, l’impôt au sultan, le nombres d’arbres, de chameaux, de moutons des Marocains.
Convaincre
Malgré de multiples réticences, le Roumi continue muni d’un grand principe : “Il vaut mieux convaincre qu’imposer”, l’A.I. convainc donc. Il prend avis des anciens de la tribu pour les travaux d’utilité publique, rendant ainsi hommage à leur dignité; il établit des relations confiantes avec le caïd arabe ou le cheikh (2) berbère, “buvant le sucre”, le thé vert à la menthe en leur compagnie; il écoute leurs doléances, gardant toujours une oreille pour celles des tribus, tâchant de démêler le vrai du faux, et la part, chez ses interlocuteurs, de la hashouma, ce sentiment de honte, de pudeur tout orientale qui interdit et contraint à une apparente insincérité (??) dans les rapports sociaux.
Il y a probablement beaucoup à dire sur l’administration française au Maroc, sur des systèmes politiques qui ont terriblement vieilli depuis l’époque où on les innova. Au moins, elle n’a jamais été fondée sur le concussion et la rapine. Elle a amené le Marocain à ses libertés essentielles sans l’européaniser, ce qui l’eût avili, elle l’a défendu contre la pratique séculaire, immémoriale qui voulait que le caïd “mangeât” ses tribus, les exploitât.
On nous accuse de colonialisme... Bien entendu, nous faisons du colonialisme, disait un vieux commandant du bled. Pour nous cela signifie la colonisation, la vraie, qui civilise, enseigne et crée. Notre contrôle reste la seule garantie du Marocain. Ce contrôle de l’administration française, c’est très exactement, en regard de la théocratie du sultan, une technocratie que la France s’est chargé d’instaurer...”
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Comment on devient officier des A.I., homme à tout faire ?
Ces officiers, nantis de notions de tout, qui vont être successivement diplomates, ingénieurs, financiers, légistes, administrateurs, animateurs agricoles, économistes, géomètres et toujours artistes - le culte de la chose belle, le respect d’un paysage existent en eux - mais qui vont devoir surtout posséder l’autorité d’un chef, l’allure d’un seigneur pour s’imposer, on les recrute au grand choix. Ce n’est pas mal, pour la nomination de ceux qui vont seuls représenter la France auprès des Marocains, que nulle autre norme n’y préside, sinon leur classe personnelle
Ils ne furent ni ingénus ni sots ceux qui décidèrent de les élire ainsi, dans les trois armes - trois officiers de marine par exemple sont A.I. - dans tous les corps d’armée, de les éprouver à la pratique et, s’ils ne font pas l’affaire, de les reverser sans bruit dans la troupe. Première sélection importante, on ne prend que des volontaires. Une fois choisis pour leurs qualités d’officiers, de préférence sortis d’une grande école et ayant déjà exercé un commandement, les officiers se trouvent hors cadres, détachés de leurs régiments. ils ne dépensent plus de l’Armée, mais de la direction de l’Intérieur à Rabat et, par le truchement de la Résidence, du Quai d’Orsay.
Un premier stage pratique, comme adjoint, dans le bled : le Maroc est en effet divisé en régions, puis en territoires, subdivisés eux-mêmes en cercles qui, à leur tour, se partagent en circonscriptions dont dépendent des annexes. Vient enfin le poste. Suivant l’importance de ces divisions administratives on y trouve un ou plusieurs officiers.
Ce stage, qui a déjà permis de le jauger, terminé, les futurs A.I. reviennent à Rabat. pendant neuf mois ils vont y assister à des cours dont la partie théorique s’augmente de travaux pratiques, voyage d’études ou travaux de synthèse. Ils vont apprendre l’arabe, le berbère, le droit musulman et coutumier, le droit français, la géographie de Maroc et l’histoire de l’Islam, les caractères de la propriété indigène, régime des transmissions, donations, successions, bien guichs, habous ou makhzen, s’initier à l’économie politique, à l’agriculture, aux travaux publics, à la construction, à la mécanique, et aussi recueillir un enseignement sous forme de conférences des anciens qui tentent de leur transmettre une science intransmissible : leur expérience.
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Après quoi ils partent en poste, pour de bon cette fois. La durée de leur séjour n’obéit non plus à aucune règle fixe. Un A.I. peut commander un poste pendant trois ans, être appelé ensuite comme adjoint dans un cercle avant de passer à la région ou, au contraire, rester vingt ans dans la même annexe, y accumuler des écoles, des hôpitaux modernes, des centres d’art indigène, des coopératives, comme ce capitaine connu dans tout le Maroc et qui n’a qu’un souhait : qu’on ne lui donne pas d’avancement...
Jusqu’alors on leur a inculqué la théorie. A présent, à eux de montrer leurs qualités. Il en faut. Un bon équilibre moral et physique, de l’intelligence, du bon sens. Des ressources personnelles pour résister aux pièges de la solitude. De la loyauté et de la bonne foi. Si dans les contacts humains avec les Marocains l’habileté est indispensable, la machiavélisme est superflu.
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De l’activité, l’A.I. doit tout voir lui-même, régler les affaires sur place, se faire connaître de tous. Il fait un meilleur travail au cours d’une journée passée à cheval que pendant dix heures de bureau. Il lui faut encore être ingénieux, débrouillard, ne s’embarrasser de rien et nourrir le culte de l’initiative. Il doit surtout comprendre l’indigène et l’aimer, avoir envers lui le réflexe de confiance et une grande sympathie de cœur et d’expression. C’est ce qui fera sa force.
Parmi les Français du Maroc, les A.I. et les contrôleurs civils sont les seuls qui aient traité les marocains avec dignité, non comme des êtres de race inférieure ou comme des bons sauvages. C’est sans prix dans une empire où un code méticuleux régit toutes les relations humaines, où le sens, le goût d’une politesse raffinée sont déjà tout orientaux.
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L’officier des A.I. d’après guerre
Une vaine littérature romantique a fait des officiers des Affaires Indigènes des héros de feuilleton, les parant d’un attrait romanesque. Leur race a en effet connu autrefois les équipés en pays dissident, et le temps n’est pas si loin où le bordj ne s’installait jamais qu’au haut d’une colline d’où l’on pouvait surveiller les alentours. Aujourd’hui les bureaux du Cercle, du Poste ou de l’Annexe se construisent dans la plaine, au cœur de la petit ville ou du douar. Et la vie de l’A.I. ne se passe plus sous la guitoune.
Premier changement profond : presque tous sont mariés. Pour le service, ce n’est pas un bénéfice. L’officier hésite parfois à entreprendre des randonnées qui ne le ramèneront pas le soir dans le salon familial. Pour sa vie personnelle, c’est souvent un avantage, à condition que sa femme se contente d’un rôle effacé, celui de maîtresse de maison, ne s’occupe de rien du service de son mari et aime la vie du bled.
C’est une existence où l’on respire. Les maisons des A.I. furent toujours édifiées avec goût. Elles s’ornent de jolies cheminées de briques, de ferronneries, de mosaïques, de tapis, utilisent toutes les ressources de l’artisanat local. Chacun a ajouté sa touche personnelle. Un officier prenant possession de sa nouvelle habitation, son premier souci est de planter des arbres dans le jardin. Sa femme fera remanier le potager - grande ressource avec la basse-cour - tracera des plans pour ajouter deux pièces à l’aile gauche pour ses enfants, et commencera à inculquer au cuisinier la recette de “son” gâteau au chocolat qui fut son triomphe dans d’autres postes de son époux. Car on reçoit beaucoup, la tradition veut que l’on reçoive bien. L’hospitalité des A.I. n’est jamais en défaut. Et bien que leurs moyens financiers ne soient plus ce qu’ils furent autrefois, il n’est pas un voyageur un peu marquant qui ne soit invité à leur table. Certains en abusent; si l’endroit n’a pas de gîte d’étape, on logera le passant dans la maison des hôtes, que tous les “Mohamed” s’obstinent à nommer “maison des autres”.
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Aucune fête locale ne se déroule sans la présence de l’officier, souvent avec son épouse. La diffa chez le caïd : assis en tailleur sur des tapis, on y mange avec les doigts pendants des heures une succession effarante de plats délicieux où dominent le méchoui rôti, les poulets au citron, les dindonneau aux coings, les couscous. Au moussem du saint local, l’officiant égorge taurillons, chamelles ou moutons au son des youyous stridents que poussent les femmes. Parfois, à la lueur d’un énorme feu de bois, des danses sont organisées dans les hautes cours des casbahs.
Restent, comme autres distractions, les canulars. L’histoire est restée célèbre d’un officier seul dans son poste qui, espérant créer de l’animation, annonça qu’un aérolithe venait de tomber. Lorsque Rabat lui annonça la venue d’une mission scientifique, il s’affola et câbla tout net : “Aérolithe reparti ce jour...”. La fin de ce canular fut bien morale; trois mois plus tard s’abattait un véritable aérolithe auquel personne ne voulut jamais croire.
Zone d’insécurité, Oui ! mais d’insécurité routière
Aussi admirable que puisse être l’organisation des bureaux des A.I., on ne peut pas toujours administrer un pays avec le système D ...
La moitié du Maroc est considérée administrativement comme “zone d’insécurité”, rien à voir avec la possibilité d’attaques à main armée, c’est un terme périmé qui devrait être remplacé par cet autre : “zone d’insécurité routière”. Les pistes y sont mauvaises, coupées d’oueds qui peuvent soudain monter de trois mètres en quelques minutes. Les A.I., responsables de la sécurité des voyageurs, y sont constamment aux prises avec des voitures embourbées qu’il faut dépanner à grands frais. D’ailleurs la firme Michelin demanda l’autorisation, dans la prochaine édition de ses cartes du Maroc, de remplacer le mot “insécurité” par une autre moins rebutant. Peu à peu et à mesure qu’elles s’organisent, ces zones deviennent civiles, et des contrôleurs civils y remplacent les officiers, comme déjà le changement a été fait dans l’autre moitié du Maroc.
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Les contrôleurs civils
Les contrôleurs exercent les mêmes fonctions que les A.I., mais eux ont déjà à leur disposition une petite administration sur laquelle ils s’appuient. Le génie rural, les travaux publics, les eaux et forêts, les ingénieurs, les PTT sont à leur disposition. Travaillant sur un premier palier construit par les A.I. avec des moyens techniques plus étendus, ils s’attachent probablement à la mise en valeur, au développement de leur territoire que ne l’ont fait leurs prédécesseurs. Mais aussi ils sont infiniment plus freinés dans leurs initiatives par des soucis administratifs. Le contrôleur n’a pas ce magnifique dédain des contingences de l’A.I. qui dit : “Je construis un hôpital avec les moyens du bord. Les crédits, on verra bien où les prendre ensuite”.
Ce sont deux méthodes, valables chacune pour l’étape différente d’une même administration. On voit que le contrôle militaire et le contrôle civil sont faits pour se compléter parfaitement, l’un succédant à l’autre. Jusqu’à présent, les contrôleurs étaient recrutés eux aussi au concours, parmi des volontaires. Il suffisait d’une licence, et de l’amour du métier. Aujourd’hui tout échangé et, au Maroc, on estime que ce n’est pas un bien. Les contrôleurs civils sortent en effet à présent de l’Ecole d’administration. Mais il risque de ne venir au Contrôle, dans des promotions déjà écrémées par le Conseil d’Etat, par le quai d’Orsay, par l’Inspection des finances, que les jeunes gens les moins brillants, n’ayant pas eu d'autre choix et - ce qui dans ce métier est primordial - n’ayant pas nécessairement la vocation d’arbitrer des querelles de poules volées ou de planter de l’eucalyptus... En bien ou en mal, le merveilleux métier des A.I. est appelé à disparaître. Il est déjà anachronique; déjà il n’est plus qu’une survivance. Dommage, c’étaient des seigneurs !
(1) rappel : reportage effectué en 1951
(2) prononcer “chir”

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Le général d'Hauteville, qui commande la région de Marrakech, a fait toute sa carrière dans les Affaires Indigènes.
Il est au Glaoui ce que le Résident général est au Sultan.
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Remerciements

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