Elias Harrus photographe
Mis à jour : dimanche 14 août 2011 18:59
L'effort fourni au cours des années 1940 et 1950 pour ouvrir de nouvelles écoles dans les régions du Sud les plus isolées fut dirigé par Elias Harrus.
Les grands-parents ou arrière-grands-parents de Harrus, ceux là-même qui vivaient à Beni Mellal en 1919, étaient, pense-t-on, originaires de Tinjdad et Tinerhir, au Sud du Haut Atlas.
Il fut éduqué et formé par l'Alliance israélite universelle (AIU), diplômé de son lycée à Casablanca et de son école d'instituteurs à Paris. Habile directeur, capable d'un zèle et d'une énergie sans limites, il facilita l'expansion du réseau des écoles de l'Alliance des montagnes de l'Atlas aux marges sahariennes.
Devenu par la suite responsable de tout le réseau scolaire de l'Alliance au Maroc, il poursuivit ses fréquents voyages afin d'inspecter les progrès des écoles dans les communautes juives les plus reculées, et photographia les villageois juifs et berbères dans leur vie quotidienne.
Aventurier passionné, Harrus couvrit une vaste partie du Maroc profond, allant même au-delà des exigences de son poste, établissant des liens étroits avec les gens de ces régions.
Parce qu'il était originaire de l'Atlas, il partageait les intérêts et les sentiments de ses sujets, les photographiant tels des membres de sa propre famille. Parce qu'il était un photographe autodidacte, que son art était une passion et non une profession, ses photographies, frappantes par leur franchise et leur manque de prétention, reflètent une relation fondée sur la confiance et le respect mutuels.
A travers le regard observateur d'Elias Harrus, on est encore témoin de la dernière période de la vie juive parmi les Berbères du Maroc. La célèbre exposition de ses photographies a ouvert une fenêtre sur un monde qui ne vit plus que dans la mémoire des Berbères et des juifs émigrés.
L'identité culturelle marocaine est demeurée remarquablement forte dans les nombreux pays de cette diaspora. Les photographies et le commentaire de cette exposition illustrent de manière poignante, en même temps qu'elle la rappelle, la façon dont les musulmans et les juifs, au Maroc, dans l'intimité des campagnes et des petites villes, se sont mutuellement enrichis et complètes.
Archives Daniel Rodier
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