Les Glaoua, maîtres du Sud

Les premières actions au Sud et dans l'Atlas

Création : jeudi 13 janvier 2011 18:32
A la déclaration de la Première Guerre mondiale, tous les chefs marocains assurèrent le Sultan et le général Lyautey de leur totale loyauté; au général de Lamothe, Si el Madani el Glaoui déclara simplement que le moment était venu de montrer à la France ce que signifiait le mot “Loyauté” pour les Marocains.
En octobre 1916, le capitaine Justinard, le Qibtan Chleuh, devant la menace allemande qui projettait d’agir à Tiznit, apprenait que le docteur Proebster, ancien consul d’Allemagne à Fès, avait débarqué avec trois étrangers, d’un sous-marin à Ifni; il disposait d’un interprète marocain fait prisonnier en France. Justinard réussit à se procurer le texte de la lettre apportée à el Hiba, rédigée en commun par les ambassadeurs turcs et allemands à Madrid, qui annonçaient la défaite prochaine de la France.
La situation devint dramatique, Justinard ravitaillé par le petit port d’Agadir, arma ses partisans, reconstitua sa harka tandis que le général de Lamothe se concertait à Marrakech avec les grands caïds. Le 15 mars 1917, il se présenta à Tiznit à la tête de 5000 hommes accompagnés par les harkas du Glaoui et du Goundafi. La situation rétablie, il donna le commandement du Souss à Si Tayeb el Goundafi, nommé pacha de Tiznit et naïb du Makhzen chérifien.
En 1918, le général de Lamothe, accompagné du capitaine Chardon, chef de son bureau régional de Renseignements franchit dans la neige le Col de Telouet; le 7 janvier 1919 il arriva à Taourirt de Ouarzazate avec la harka du pacha el Hadj Thami el Glaoui; la marche se poursuivit vers le Dadès. Le 22, elle atteignait la région de Tinerhir, et faisait sa liaison avec le groupe de Bou Denib.
Voir ensuite la relation du voyage de cette Harka par le docteur Hérisson, médecin-chef du Groupe sanitaire mobile de Marrakech qui l'accompagna.

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En septembre 1922, le général Daugan, commandant la région de Marrakech reçut mission d’occuper Ouaouizerth. Le capitaine Chardon et le lieutenant Spillmann franchissaient alors l’oued el Abid dans la région de Bin el Ouidane. Le lieutenant Spillmann avait reçu la mission de faire comprendre à Sidi Mah, el Hançali, que les actions de guerre continueraient contre lui jusqu’à ce qu’il se soumette à l’autorité du Sultan et de son Makhzen. Sidi Mah que Spillmann avait réussi à rencontrer accepta de voir à Azilal le général Daugan. Pour se soumettre, il posa trois conditions : ne pas être placé, ni lui, ni les siens sous l’autorité du pacha de Marrakech; conserver le commandement des tribus qui obéissaient à sa famille depuis des siècles et lui laisser le temps de préparer ses gens à cette idée de soumission. Sidi Mah étant opiniâtre et rusé, le général Daugan donna alors carte blanche à Chardon et à Spillmann pour réussir : l’accord fut alors contresigné par écrit.
La doctrine politique de Chardon et de Spillmann, son fidèle adjoint, fut désormais établie; ils l’appliqueront au Sud de l’Atlas où la pénétration pacifique dans l’oued Drâa sera son couronnement.

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